Yolaine de la Bigne, fondatrice de Néoplanète

Photo Auféminin
Journaliste de presse écrite et radio (France Inter, RTL, France Info, Europe 1), auteur de plusieurs livres, Yolaine de la Bigne a été l’une des premières « rurbaines » - millesime 93 - en s’installant à la campagne tout en continuant à travailler sur Paris, sautant de TGV en TER pour assurer JLutt-7456notamment sa chronique quotidienne sur France-Info « Quelle Epoque Ethique ».

Déjà sensibilisée à la nature grâce à ses collaborations avec Nicolas Hulot pour l’émission Ushuaïa, c’est là qu’elle a pris réellement conscience de l’urgence d’agir et s’est lancée dans diverses actions pour défendre l’environnement : replanter des kilomètres de haies bocagères avec son mari l’architecte-paysagiste Régis Guignard (ce qui lui a valu en 2002 le prix Terre de Femme de la Fondation Yves Rocher), tenir la page « Ecolo-J » dans le magazine Jonas (2001), écrire des chroniques radio « les bonnes nouvelles de l’environnement » pour Nature et Découvertes diffusées sur une centaine de radio-locales (2006), créer la Fêt Nat’ (dès 2006 : fête de la nature et de l’écologie sur Paris avec défilés de mode, ateliers de recyclage, spectacle…), un événement qui lui vaut d’être Femme en Or 2007… Elle publie « L’agenda vert 2009 » chez Arthaud et lance en 2007 le premier gratuit sur l’environnement, Néoplanète , son site www.neoplanete.fr et la première web-radio mêlant musique 24h/24 et infos sur la défense de la planète.

Yolaine de la Bigne et les Blouses roses opé Agatha © f.mantovani pour les blouses roses

 

 

 

 

 

 

Très impliquée dans l’environnement, notamment au travers de son site et de son journal (Néoplanète), elle est aussi une féministe convaincue, appartenant à cette nouvelle génération de femmes décomplexées, sexy, drôles, apaisées avec les hommes, qui veulent changer les mœurs et combattre, en particulier, la violence faite aux femmes, hélas, toujours terriblement présente dans nos sociétés. Son dernier ouvrage, « Sois belle et bats-toi », paru en 2012, « manifeste féministe des femmes féminines », milite pour un monde plus juste et plus tendre entre les femmes et les hommes.

SES LIVRES

SOIS BELLE ET BATS-TOI! Manifeste féministe des femmes féminines

- Valtesse de la Bigne (Yolaine de la Bigne - 1999)

- La Française dans l’espace (Yolaine de la Bigne, Claudie André-Deshays - 2001)

- L’homme désir (Yolaine de la Bigne - 2002)

- Les savoirs d’équitation éthologique (Yolaine de la Bigne - 2003/2004)

- Le bonheur au féminin (Yolaine de la Bigne, Sophie Davant - 2009)

- Le bon sens dans la vie (Yolaine de la Bigne)

- Sois belle et bats-toi (Yolaine de la Bigne - 2012)

JE NE MANGE PAS MES AMIS. JE SUIS VEGETARIENNE

Le cheval Popeye de Yolaine de la BigneEtre végétarienne n’est pas évident en France où le sujet reste très tabou. Manger de la viande y est lié à un certain statut, un art de vivre, une gourmandise de l’existence. Heureusement que j’adore le bon vin! Cela m’a souvent sauvé d’une triste réputation. Et puis la crise de la vache folle a fait évoluer les choses et rendu les autres plus tolérants.

Je suis végétarienne depuis 27 ans. Etrangement, la prise de conscience est venue très brutalement après la mise au monde de mon deuxième fils. Un accouchement est un grand moment, intense d’émotions et de violence, de joie et d’amour mais aussi de douleur et de sang. Dès les jours qui ont suivis je me suis senti incapable de manger de la viande. La vue de cette chair me mettait très mal à l’aise. Des terribles images, vues notamment lors d’émissions de Brigitte Bardot sur le traitement des bêtes en abattoir, me revenaient et me coupaient tout appétit. J’ai décidé du jour au lendemain d’arrêter de manger des animaux. Quels qu’ils soient.

YDLB Crédit David StranoA la façon de Marguerite Yourcenar qui déclarait « Je ne veux pas digérer l’agonie » je suis fière d’être en accord avec mes idées. Mon mari, mes enfants, mes amis mangent de la viande et je n’ai jamais tenté de les convaincre car c’est une décision personnelle, une abnégation que tous ne peuvent accepter. Même si je reste persuadée que manger de la chair est lourd de conséquences. Personnellement, j’ai besoin d’être en phase avec ma philosophie de vie pour me sentir bien dans ma peau et dans ma tête. Ne pas cautionner cette violence banale du quotidien, refuser l’irrespect et cette façon inhumaine de traiter l’autre. Les animaux bien sûr mais aussi les enfants, les vieillards, les faibles, les pauvres, tous ceux qui sont traités avec injustice. La souffrance m’est insupportable. Le végétarisme est ma manière de dire « non ! ». On est ce qu’on mange et la spiritualité, religieuse ou laïque, commence dans l’assiette.

Contrairement à ce que l’on entend dire de ceux qui n’y connaissent pas grand-chose, être végétarien est excellent pour la santé. La raison est simple : vous êtes obligé de manger plus léger, de consommer beaucoup de légumes et de fruits. Autre avantage : rien de mieux pour la ligne ! Qu’est-ce que je mange ? Des pâtes, des salades, du riz à toutes les sauces, du fromage, des œufs, des tartes et des gratins de légumes et même des frites bien grasses! Avec un bon verre de Bordeaux bien sûr. Tchin !

A cheval à St jacut de la merYolaine de la Bigne

 

 

 

 

 

 

MA FLAMME TIBETHAINE

Vous pensiez qu’il n’y avait que des sportifs musclés qui portaient la flamme ? Erreur ! Il y a aussi des gens touts blancs aux yeux cernés qui courent pour défendre les couleurs des JO. C’est lors d’une conversation avec le directeur marketing de Coca-Cola (partenaire historique des JO) qu’il me lance soudain « Ca vous dirait de porter le flamme ? » Euh…. Super, et le Tibet ?

Vous partez donc avec un petit drapeau tibétain autour du poignet, caché sous la manche.
En bas des Champs-Elysées, à l’entrée de la place de la Concorde. Beaucoup de monde. Ambiance chaude. Flamme à la main, vous commencez à courir et après trois foulées, baissez votre manche. Aussitôt, vous entendez des hurlements No ! No ! et deux, trois, quatre - pas le temps de compter - Tortues Ninja en lunettes noires et jogging bleu vous sautent dessus, vous tirent le bras, veulent vous arracher la flamme, s’énervent, finissent par vous arracher votre pauvre petit drapeau (comment ? Avec un couteau sans doute). Quelques secondes plus tard : fin du scénario, y’a plus rien à voir, d’ailleurs personne n’a rien vu, tout est allé si vite…. Sauf qu’il y a encore une Tortue Ninja, l’exaspération débordante derrière ses lunettes noires qui vous tire par la manche …. Râââh, je lui brandis la flamme dessus en hurlant ! Il a été tellement surpris qu’il m’a lâché. Ah, tout de même, non mais !

Avant de partir, un CRS m’a complimenté (bravo, vous leur avez tenu tête !). Cela changera-t-il le cours des choses ? Rien n’est moins sûr. Mais le Dalaï Lama vous dirait qu’il faut garder espoir. Tandis que mon petit drapeau tibétain est quelque part, piétiné, sur la place de la Concorde….

_1FF8429 Flamme tibétaine