COP21 :

Seconde manche cruciale pour un pacte mondial sur le climat

Seconde semaine de négociations décisive au Bourget sous l’égide d’un Laurent Fabius qui a mis « l’expérience de toute sa vie » de diplomate dans la balance pour aboutir à un accord universel permettant de contenir l’augmentation de la température du globe sous la barre des 2 degrés Celsius.

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Les ministres de l’Environnement des « 196 » (195 Etats + UE) ont pris le relais lundi des diplomates de la première semaine dont le travail - un texte bien construit laissant la place à de nombreuses options – est considéré comme « la bonne voie » par Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU.

Mais de nombreux choix politiques restent à faire pour arriver à un accord équilibré. Les débats se sont cristallisés lors de la première semaine autour d’une confrontation entre pays développés qui devront casser la tirelire et pays en développement qui seront les premières victimes du réchauffement. Sachant que le caractère contraignant de l’accord (contrairement au protocole de Kyoto) n’est plus de mise, les ministres devront se mettre d’accord sur cinq points essentiels :

  • Garantir l’objectif de + 2 °C (voire 1,5°) au plus d’ici la fin du siècle,
  • Répartir les efforts entre les pays,
  • Mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour s’adapter au réchauffement,
  • Financer les engagements pré et post-2020 (dont les 100 milliards de dollars),
  • Réviser régulièrement à la hausse les engagements de réduction des pays.

Pour faciliter les négociations, le président de la COP a proposé une nouvelle méthode de travail pour construire « un accord équilibré et ambitieux ». Pour cela, il a créé une instance d’arbitrage d’une quinzaine de ‘sages’ et de quatre groupes de travail sur les questions transversales qui ne font toujours pas consensus. Ces groupes seront chargés respectivement des questions concernant :

  • la mise en œuvre (financement, technologies),
  • la différenciation entre les pays,
  • l’ambition (objectifs de long terme et révision des engagements) et enfin
  • les actions à mener avant 2020, date de la mise en œuvre de l’accord.

Laurent Fabius a insisté sur la transparence : les débats seront retransmis sur tout le site de la conférence, ce qui n’était pas le cas lors de la première semaine.

Tout est loin d’être réglé mais l’optimisme prévaut : « Tous les ingrédients et les assaisonnements sont là pour réaliser la recette ; maintenant, on passe à la cuisine ! », a estimé le chef de la délégation chinoise Su Wei.

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Yves Leers

Journaliste spécialisé dans les questions d’environnement (AFP), conseil en développement durable (L’Atelier du climat), ex responsable de la communication et de l’information de l’ADEME.