Nous commençons une série de portraits sur ces militants écologistes qui consacrent leur vie à faire bouger les choses, en faisant pression sur le monde politique, en informant la société ou même en consacrant leur art à la cause. Cette semaine, nous avons rencontré Stéphen Kerckhove, un homme engagé depuis plus de vingt ans pour la planète. Convaincu qu’un monde plus responsable et solidaire est possible, il passe son temps à pousser les dirigeants politiques et économiques à changer de paradigme. Celui-ci nous reçoit dans les locaux d’Agir pour l’Environnement, l’association dont il est délégué général.
Stéphen Kerckhove
A 43 ans, la volonté de Stéphen Kerckhove ne faiblit pas, quelques soient les avancés constatées. Dans un monde dirigé par les lobbies industriels, le militant écologiste est conscient qu’un travail important reste à fournir « Pour avoir des résultats, l’engagement doit se faire sur le long terme » affirme-t-il. Le but d’Agir pour l’Environnement est de rassembler l’opinion publique afin de mettre responsables politiques sous pression. Comment obtenir ces résultats ?
De la qualité bio et locale
« Des plats bio et locaux dans nos cantines » est le grand projet de l’association qui résulte de la COP21. Stéphen Kerckhove est persuadé qu’il est possible d’atteindre les 20 à 40% de produits bios et locaux d’ici 2020, bien que l’on soit actuellement à 2,7%. Des chiffres justifiés par une « pression importante du lobby agricole afin de maintenir un certain type de production tournée vers l’exportation. » Le modèle hors-sol, souvent adopté, est peu rentable et plutôt déficitaire tant au point de vue écologique qu’économique. Le projet de Stéphen Kerckhove est de relocaliser l’économie et l’agriculture. Le but est de « réinjecter de la qualité dans la quantité, de façon à ce que l’agriculture renoue avec cette société de consommation ». Pour changer nos habitudes, doit-on forcement être sous la contrainte de la justice ?
Entre deux COP, des enjeux
« L’orgie consumériste est finie, on ne peut pas vivre sur le dos des générations futures encore longtemps » insiste Stéphen Kerckhove. Pour l’association, il est nécessaire que des chefs d’états se réunissent par le biais des COP. Lors de ces coalitions, ils doivent « faire face à leur responsabilités et leur discours » souligne le délégué général de l’association. Des speechs d’ailleurs qui ne semblent pas en cohérence avec les projets appliqués. Par exemple, près de 3 milliards d’euros vont être injectés dans les années à venir pour développer un réseau routier déjà complet. Durant les COP, il faut aussi rassembler et sensibiliser le grand public. Les événements doivent cependant être accompagnés de mesures. L’enjeu d’Agir pour l’Environnement est de démultiplier cette notion de climat et la décliner dans les autres campagnes, afin de sauvegarder les patrimoines naturels. Comment assurer une continuité avant, après et pendant les COP ?