Proposer des vêtements à la mode aux handicapés, l’idée pourrait sembler utopique, pourtant, quelques créateurs commencent à concevoir des modèles beaux mais surtout pratiques pour s’habiller facilement. Que l’on soit dans un fauteuil, que l’on porte une prothèse ou que l’on soit né avec un seul bras, tout le monde a le droit de donner des couleurs à son quotidien !
Rediffusion de la chronique réalisée l’année dernière lors du premier défilé de mode « Fashionhandi ». Pour sa seconde édition, ce défilé aura lieu le samedi 16 janvier 2016 à Paris.
Ecoutez la chronique de Yolaine de La Bigne :
Version écrite de la chronique
Deux évènements récents bouleversent la donne. Ce week-end, les Journées Européennes des Métiers d’Art à Paris ont organisé défilés et présentation des vêtements de la marque A&K Classics, créé par le designer Chris Ambraisse Boston, dont les collections s’adressent aux valides et aux personnes handicapées avec des scratchs, systèmes d’ouvertures malins et autres astuces. Des vêtements qui nécessitent parfois jusqu’à 6 mois de recherches pour comprendre exactement les problèmes quotidiens d’une personne invalide et lui proposer une tenue qui améliore ces difficultés.
Si la France n’est pas très en avance dans le domaine, les japonais viennent de créer l’évènement pour la fashion-week de Tokyo avec un défilé extraordinaire de la marque Tenbo dont le créateur Takafumi Tsuruta a imaginé des créations excentriques et joyeuses, elles aussi bourrées d’inventions, boutons magnétiques, manches détachables, pulls réversibles etc. La Parisienne raconte qu’Ami Sano, atteinte d’une maladie rare qui l’a laissée sans membres, a fait sensation notamment pour le final, rayonnante et si heureuse de défiler sur un podium dans une ravissante robe de mariée blanche assise dans son fauteuil roulant.
Et décidément le regard change : le mois dernier, l’actrice américaine Jamie Brewer, qui souffre de trisomie 21 a défilé à New York dans une robe noire créée par Carrie Hammer, une couturière qui a lancé l’année dernière une campagne pour mettre en valeur des mannequins de la « vraie vie ». Elle a ainsi ouvert la voie en faisant défiler la première femme en chaise roulante dans la capitale de la mode américaine. Quant au Britannique Jack Eyers, il est le premier mannequin amputé à s’être produit à New York en février dernier pour porter les créations d’Antonio Urzi, styliste historique d’Armani, auteur d’une collection haute couture pour handicapés. Bref les choses bougent, il était temps car dans nos sociétés dites évoluées, on trouve de nombreuses personnes handicapées… mais, ce ne sont pas toujours celles qu’on pense !