Eva Longoria :

Politique, latinos, engagement… la « bomba latina » prête à exploser !

A 41 ans, la micro-bombe de « Desperate Housewives » pourrait bien avoir trouvé ZE série qui lui permettra de buzzer à nouveau. Elle s’appelle « Telenovela » et la Sex-Mex « made in Usa » y incarne Ana Sofia Calderon, une ambitieuse et très colorée star d’un show très populaire en Amérique Latine. Entre deux drames hispanisan, notre Eva s’est confiée en Logo et en largo ! C’est mucho bueno ! Surtout quand elle nous parle de ses engagements pour que cette planète tourne plus rond…

Eva Longoria Photo : Magnus Sundholm for the HFPA.
Eva Longoria Photo : Magnus Sundholm for the HFPA

Vous pensez que si Donald Trump devient président des Etats-Unis, nous aurons la possibilité de voir encore sur les chaines américaines des programmes latinos ?

Interview en version écrite :

Eva Longoria as Ana Sofia (Photo by: John Tsiavis/NBC)
Eva Longoria as Ana Sofia (Photo by: John Tsiavis/NBC)

C’est une très bonne question et la réponse est oui ! Regardez ce qui s’est passé au SAG Awards. Les diversités ethniques ont été récompensées. C’est un signe, un message haut et fort ne trouvez vous pas ? Je pense d’ailleurs que la télévision devrait refléter la couleur du monde ! J’entends par-là ceux qui l’incarnent. A savoir un monde de diversité et d’authenticité ! Vous ne pouvez pas non plus enrôlés des Asiatiques, des Blacks ou des Mexicains sous prétexte qu’il faut être dans la norme. Il faut qu’il y ait un sens avec l’histoire. Le plus important, c’est ce que vous voulez raconter. Vous voyez, j’adore le film « Gladiator » et je ne suis pas Romaine ! Ce que je veux vous faire comprendre c’est que le contenu doit être bon et toucher tout le monde sans distinction d’origines ou de races ! Vous n’avez plus besoin de la télévision « linéaire » pour montrer la diversité ! Regardez ce qui se passe avec les comédies « on line ». Elles sont de plus en plus nombreuses sur le net, en streaming, car les gens ne trouvent plus ce genre de plateformes comiques sur la télé traditionnelle ! Je crois beaucoup en « Telenovela » car c’est amusant mais aussi parce que ce show m’a permis de déployer mes ailes. En tant que comédienne, je n’avais jamais eu auparavant l’opportunité de m’investir dans une comédie si physique ! J’espère que ce petit show aidera à changer la face de la télévision !

Pour en revenir à Trump, vous qui avez des origines mexicaines, comment avez vous réagi lorsque le candidat républicain à déclarer : « Quand le Mexique nous envoie des gens, il ne nous envoie pas les meilleurs. Il n’envoie pas des gens tels que vous. Il envoie des gens avec des tas de problèmes. Leurs problèmes avec eux. Ils viennent avec de la drogue, ils amènent de la criminalité, ce sont des violeurs ! »…

Je vais vous dire. J’ai fait le choix de ne pas faire de commentaire là dessus. Je ne veux pas lui donner un tremplin ! Tout ce que je pourrai vous dire sur lui deviendra un titre à la Une des journaux et orientera de façon perpétuelle cette conversation dans la mauvaise direction !

On le sait, vous êtes actrice, productrice, réalisatrice, scénariste mais aussi une activiste. Pourriez-vous nous parler de ces documentaires que vous produisez ou que vous cautionnez et qui prouvent à quel point vous êtes impliquée dans les questions humanitaires ?

Interview en version écrite :

J’aime utiliser ce vecteur que représente les documentaires ! Surtout quand ils touchent aux problèmes que rencontrent tellement de gens ! Si vous montrez au public, des courbes, des chiffres, des statistiques, ils ne percutent pas vraiment ! Alors que si vous leur montrez un homme, une femme, des enfants ou des animaux et la façon dont tel ou tel problèmes les affectent directement, là, ça change tout ! Nous avons tous vu « The Cove : la Baie de la honte » (Ndlr : un documentaire récompensé aux Oscars. Après s’être fait connaître dans les années 60 par la série Flipper, l’ex-dresseur de dauphins Ric O’Barry est aujourd’hui un défenseur acharné des cétacés. A Taiji, au Japon et avec l’équipe de l’Oceanic Preservation Society, il se mobilise contre le massacre de plusieurs milliers de dauphins par an, perpétré à l’abri des regards). Je ne savais pas avant de voir ce documentaire ce qui se passait là-bas mais je peux vous dire une chose, si on vous avait montré en lieu et place de ces images fortes, des statistiques, vous m’auriez répondu : « J’en à rien à foutre des dauphins ! ». Quand vous voyez ce genre de documentaire, votre regard sur cette industrie change !

Dans « The Harvest », je mettais en lumière le cas des enfants qui travaillent dans le milieu de l’agriculture aux Etats-Unis et dans l’industrie alimentaire ! Que ce soit ce documentaire produit avec Eric Schlosser – à qui l’on doit « Fast Food Nation » ou « The Cove », il s’agissait à la base de projets fait avec passion ! Je voulais montrer aux gens d’où leur nourriture provient et mon ambition c’était à terme qu’ils se soucient aussi de la provenance de cette nourriture ! Aujourd’hui, nous sommes plus regardant sur ce que nous absorbons ! Pour ma part, je ne mange pas de soja, pas de gluten et pas de lactose ! Si aujourd’hui nous sommes plus conscients de ce que nous ingérons, de ce que nous mettons dans notre corps, nous ne pensons pas suffisamment en revanche aux gens qui cultivent, traitent cette nourriture qui va direct dans notre organisme ! Le prochain documentaire sur lequel je travaille sera consacré au vote des latinos en 2016 ! Cela devrait être une perspective intéressante car c’est vraiment d’actualité ! Ce ne sera pas un documentaire partisan mais juste un regard sur le pouvoir, l’influence du vote latino !

Vous avez le temps pour ça ?

Oui ! Une fois que « Telenovela » sera lancé avec succès et que j’aurai fait tout ce qui est possible pour que la série marche, je me mettrai en mode « politique » !!!!

Qui ou qu’est ce qui a forgé, formé la femme de cœur et de conviction que vous êtes aujourd’hui ?

Interview en version écrite :

Notre correspondant Franck Rousseau et Eva Longoria

Déjà, je n’ai pas grandi dans le culte des célébrités ! Je viens d’une famille de femmes éduquées et déterminées. Je suis d’ailleurs la dernière de la smala a avoir décroché un Masters Degree. Toute mon enfance, j’ai été entourée de role models. Je pense notamment à mes tantes, ma mère et mes sœurs ! Mais je vais vous dire quelle est la personne qui m’a le plus inspiré ! C’est ma sœur Lisa. Elle est née avec une déficience mentale. Grâce à elle, je n’ai connu qu’un monde de l’entraide, du volontariat, de la main tendue ! C’est pour cette raison que je me suis très tôt impliquée dans les « Special Olympics ». Je suis depuis longtemps en mode « désintéressée » parce que le temps que je consacre à mon prochain, je le consacre depuis toujours à ma sœur ! Avec toujours les mêmes questions. Peux-t-elle se rendre à Disneyland ? Peux-t-elle manger dans ce restaurant ? Peux-t-elle être véhiculée dans cette voiture ? Pourra-t-elle se promener ici ? D’un autre côté, Lisa est une source de joie dans ma vie ! Quand je la vois mettre vingt minutes pour lacer ses chaussures, pour moi ce n’est pas le temps qui importe mais la finalité. C’est surtout une grande victoire pour elle !

Je regarde ma vie et je me dis que ce que j’endure est bien dérisoire comparé à son quotidien. Du coup, cela me permet de ne plus trop me focaliser sur les critiques ou les trucs négatifs. Je remets en effet toujours les choses en perspective ! Je suis vraiment heureuse et chanceuse dans ma vie car je ne mets pas vingt minutes pour lacer mes chaussures ! Ma sœur est donc en grande partie la raison qui a façonné ma façon de penser et de vivre ma vie !

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Frank ROUSSEAU, grand reporter et pur produit de la mondialisation ! Elevé en partie en Afrique, au Canada, en Nouvelle Calédonie. Eduqué en France puis dans les Universités américaines, il se passionne ensuite pour l’histoire de l’art et celles de civilisations avant d’intégrer le Figaro Quotidien. Journaliste freelance, il partage désormais son temps entre l’oligopole de Los Angeles et un petit village des Yvelines…