Les adeptes du transhumanisme militent pour que les progrès scientifiques soient mis au service d’un mieux-être total de l’être humain. Avant d’adhérer, encore faut-il s’assurer que cette révolution ne soit pas réservée à une poignée de milliardaires.

Écoutez Yolaine de la Bigne derrière le micro de Sud Radio ! Retrouvez-la chaque matin à 6h10 et 7h22 du lundi au vendredi, dans « Quelle époque éthique », une chronique à télécharger :
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Que sera l’homme de demain ?
Au programme : la vision dans l’obscurité, des prothèses plus puissantes que les membres qu’elles remplacent, l’intelligence artificielle et une santé garantie jusqu’à 200 ans, il faut dire que la promesse est incroyable ! Et si une telle projection semble relever du fantasme, elle est prise très au sérieux par les tenants du transhumanisme, un courant de pensée né en Californie, selon lequel les progrès scientifiques et technologiques doivent avant tout servir à améliorer les performances physiques et mentales des hommes. L’objectif ? Abolir le handicap, la vieillesse et pourquoi pas la mort. Allons-y, tuons la mort ! Les plus fervents pour ne pas dire les plus extrémistes des défenseurs du mouvement sont en Californie qui à l’instar de Ray Kurzwell, le directeur de l’ingéniérie Google, milite carrément pour une fusion progressive entre l’homme et la machine et soutient que l’intelligence artificielle dépassera un jour les capacités humaines. En France, le mouvement se structure depuis la fin des années 2000 autour de l’AFT, l’Association française transhumaine, qui prône le libre choix pour chacun. « Si l’on peut vous doter d’une main à 360°, pourquoi se restreindre ? « interroge Marc Roux, porte-parole de l’AFT.
Dis comme ça… pourtant, les Français refusent d’être assimilés à la mouvance ultra libérale américaine et refusent que le progrès soit soumis à une logique de marché
On parlera d’autres aspects éthique du transhumanisme un jour. Aujourd’hui on se concentre sur l’aspect Egalité du système. Les Français, en effet, se disent techno-progressistes, sensibles à la question sociale et environnementale et militent pour un accès égalitaire aux innovations. Leur credo : le progrès doit être accessible au plus grand nombre ; c’est aussi l’avis de Jean-Louis Touraine, professeur de médecine, qui s’intéresse aux cellules germinales (des cellules qui transmettent à leur descendances les mutations génétiques subies) pour faire disparaitre des maladies ou augmenter la longévité. Il plaide en faveur d’un hyper humanisme pour tous plutôt qu’un transhumanisme effrayant car réservé à un petit nombre, quelques riches de la planète.
D’autant plus que derrière cette révolution, on trouve les GAFA, les Google, Apple, Facebook, Amazon.
Dont les informaticiens travaillent « dans une perspective matérialiste », comme le rappelait Luc Ferry dans Santé magazine d’Octobre. On sait que les gouvernements se penchent en ce moment sur les problèmes éthiques liés à la robotique et à l’IA, on espère qu’ils tiennent compte déjà de l’égalité pour tous devant cette évolution hallucinante qui arrive.