Une algue qui adore le vin ? En voici une bonne nouvelle pour les vignes attaquées par le mildiou et autres champignons ! Est-ce le produit miracle de l’agrochimie ?
Version écrite :
Si je vous dis « botrytis », vous me dites « bof ? » et si je vous dis « Esca » ? Vous ne me dites pas grand-chose mais si je vous dis « mildiou » alors forcément vous me répondez maladie de la vigne, cauchemar des vignerons… bref, catastrophe !
Ces maladies et champignons sont au cœur des préoccupations de ceux qui vivent de la vigne et qui vont boire un coup pour accueillir la bonne nouvelle qui nous vient de Bordeaux avec des ouf ! d’incrédulité et de soulagement. Car une petite société bordelaise, ImmunRise a découvert une algue microscopique qui adore le vin ! La coquine produit des molécules aux vertus bio-pesticides efficaces à 100% contre le mildiou de la vigne… Attention, pour le moment, seulement in vitro… cela demande donc à être testé in vivo, tests qui devraient avoir lieu lors de la prochaine campagne viticole en avril prochain.
Selon les essais menés en labo par l’Institut de Recherche Agronomique (INRA) de Bordeaux, cette poudre de micro-algue, en plus de ses chiffres remarquables sur le mildiou, atteint 50% d’efficacité sur le botyris et sur 4 des 7 champignons responsables de l’Esca, cette maladie du bois qui fait des ravages dans les vignobles du monde entier, la maladie la plus ancienne déjà décrite par les grecs. Un véritable fléau contre lequel aucun traitement n’est disponible depuis l’interdiction européenne en 2001 de l’arsénite de sodium, une substance hautement toxique.
La nouvelle est d’autant plus intéressante que notre micro-algue est aussi l’ennemie jurée des champignons qui ravagent vos plants de tomates, déciment les pommiers et anéantissent les champs de pommes de terre, de blé et de bananes ! Autant dire que cela pourrait bien devenir le produit miracle de l’agro-chimie puisque cette molécule naturelle est bio-dégradable et sans aucune toxicité sur les plantes.
Évidemment les chercheurs se montrent prudents car Marie-France Corio-Costet de l’INRA explique « des produits qui marchent dans les tests, il y en a beaucoup, mais ils ne fonctionnent pas toujours aussi bien en conditions réelles ». Le brevet de traitement de cette micro-algue récoltée au large des côtes bretonnes, a été déposé en juin dernier. Si les tests en plein champs sont positifs ce sont les vignes de Bordeaux et de Cognac qui en seront les premières bénéficiaires. A la nôtre !