Fin octobre, des images de l’ancien footballeur Pascal Olmeta posant pour la postérité à côté de l’éléphant qu’il vient d’abattre ont carrément fait le buzz. Et relance le débat sur les scandaleuses chasses aux trophées.

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Régulièrement, des gens célèbres ou non font le buzz en posant à côté d’animaux qu’ils viennent de tuer, ce qui provoque la fureur des internautes.
Le dernier, l’ancien footballer Pascal Olmeta a publié sa photo avec un éléphant qu’il avait chassé en 2012 au Zimbabwe. C’est la fondation Brigitte Bardot qui a publié ces vidéos pour relancer le débat autour de la pratique très controversée de la chasse aux trophées dont le principe est simple : vous payez, vous tuez et vous ramenez un morceau de l’animal pour orner votre cheminée. Une mode réservée aux riches qui adorent jouer les aventuriers en Afrique où ces chasses aux trophées sont légales dans une vingtaine de pays. Selon la rareté et la dangerosité de l’animal, les tarifs varient de 80 euros pour un babouin à 35 000 euros pour un lion ou 40 000 euros pour un éléphant. Un business juteux que les États organisent eux-mêmes, en définissant des parcelles de territoires autorisées aux organismes de safaris et les quotas d’animaux à abattre. Ces meurtres sur catalogue rapportent gros : 100 millions de dollars en Afrique du Sud et 29 millions en Namibie. Une politique du court terme alors que la 6ème extinction a commencé !
Mais ces États justifient ces pratiques en arguant que cela aide les populations locales et que cela peut même aider à mieux gérer la faune
Un faux argument pernicieux pour se donner bonne conscience car selon Libération, plusieurs études depuis 2008 estiment que seuls 3% des revenus créés par les chasses aux trophées aide les communautés locales, la majeure partie va aux firmes et agences gouvernementales qui sont ensuite censées les transférer à des fonds pour financer la conservation des espèces sauvages. Pour un parc protégé comme le Savé Valley Conservancy au Zimbabwe effectivement financé par l’argent des chasses aux trophées et dont les 150 sentinelles participent effectivement à la lutte contre le braconnage combien d’animaux sont tués dans les parcs privés ? Et comment justifie-t-on ces animaux élevés en cage pour devenir gibier ? Une pratique naissante au Zimbabwe mais très courante en Afrique du Sud. 7000 lions vivraient en cage dans ce pays alors qu’ils ne seraient plus que 2000 à vivre en liberté. La chasse pour protéger la biodiversité ? Vraiment ? Chassons plutôt l’hypocrisie et l’irresponsabilité !