Quelle époque éthique :

« La Vallée des loups » : 3 ans pour pister le roi des Alpes

Une fois n’est pas coutume, Yolaine vous conseille aujourd’hui d’aller au cinéma pour voir « La vallée des loups », un film particulièrement éthique puisque le but est de filmer le loup tout en le respectant.

© Bertrand Bodin
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Écoutez Yolaine de la Bigne derrière le micro de Sud Radio ! Retrouvez-la chaque matin à 6h10 et 7h22 du lundi au vendredi, dans « Quelle époque éthique », une chronique à télécharger :

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© Bertrand Bodin
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Pas de belles images sur des musiques grandiloquentes comme nous en avons pris l’habitude mais un film simple, humble, poétique, drôle parfois, avec un réalisateur, Jean-Michel Bertrand, qui nous raconte comme il a parcouru des kilomètres, dormi dans la neige et affronté la tempête durant 3 ans pour rencontrer le loup et le filmer dans une vallée somptueuse des Alpes. Il nous montre ses secrets de tournage : accrocher des caméras dans les arbres, attendre des jours et des jours pour se faire accepter par les loups, ne pas chercher leur tanière car c’est chez eux, patienter, douter… et avec lui on patiente, on doute et enfin on aperçoit ces formidables animaux comme une magnifique quête du Graal.

© Bertrand Bodin
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Le film est d’autant plus intéressant que le loup est toujours sujet à polémique

Ségolène Royal a encore autorisé des abattages. N’y voyez aucune volonté de séduire les chasseurs avant les élections présidentielles bien sûr ! On dépense des fortunes pour indemniser des animaux croqués par les loups or, d’après les associations de défense animale, ils sont en majorité tués par la foudre, la maladie ou les chiens errants. Bref on crie facilement au loup pour gagner des sous ! Or cet argent pourrait être utilisé pour défendre les troupeaux et éduquer les gens car il n’y a qu’en France que le loup, protégé par la convention de Berne, pose autant de problèmes. Rappelons que 72% des mortalités viennent de troupeaux qui ne sont pas gardé. Ne vaut-il pas mieux financer des emplois de bergers, des clôtures électrifiées, des colliers à ultra-sons, bref tout ce que nos voisins espagnols ou italiens utilisent avec succès pour permettre aux loup et aux hommes de cohabiter ?

Justement, y a t-il une particularité française dans ce conflit avec le loup ?

© Bertrand Bodin
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Elle est très culturelle, alors que les italiens aiment la louve qui a élevé Romus et Romulus qui ont fondé Rome, nous avons tous été marqué par le Petit Chaperon Rouge et la Bête du Gevaudan qui n’était pas un loup mais a pourtant sonné son glas. Pourtant, le film « La Vallée des loups » nous montre que le grand méchant loup est en fait un bon père de famille, besogneux, qui passe ses journées à s’occuper de ses petits avec des règles sociales basées sur le respect et l’empathie dont les hommes feraient bien de s’inspirer !

Bande-annonce :

LA VALLÉE DES LOUPS (2017) Bande Annonce… par gavat-mete

Le loup, bouc émissaire des politiques droite-gauche - Communiqué Alliance écologiste

Avec l’approche des futures élections présidentielles, il est triste de constater que le loup, tel un vieux serpent de mer, soit encore utilisé pour cristalliser des voix dans le milieu pastoral. Le loup meurt pour séduire certains électeurs. Après les décrets de 2015, mis en place par Ségolène Royal, encourageant et organisant l’abattage de cette espèce strictement protégée par l’Europe, les enchères ne cessent de monter et de sacrifier ce régulateur naturel à l’hôtel de la séduction électorale. La Lozère n’ayant jamais eu de problème avec le loup à récemment été doté d’une toute nouvelle brigade chargée de tuer des loups, le Jura voudrait la sienne, la dernière enchère étant une subvention d’un million d’euro en PACA pour fournir des jumelles nocturnes, des drones et des caméras thermiques à la brigade des tueurs de loup.

Le grand parti de la prétendue alternance emboite méticuleusement le pas, du grand parti prétendument pro écologiste.

Depuis sa création, l’Alliance écologiste indépendante s’oppose à ces abattages sans discernement et illégaux aux yeux de la loi européenne. Les écologistes indépendant ont fait condamné les premiers tueurs de loup, dont un était par ailleurs porte parole d’une certaine confédération

Tous les aspects du problème tentent à démontrer que l’Alliance écologiste indépendante est dans le vrai.

© Bertrand Bodin
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Légalement, le loup fait l’objet d’une protection au niveau international, au sens de la convention de Berne et au sens de la directive 92/43/CEE dite « habitat faune flore » où il est classé « prioritaire d’intérêt communautaire » en annexe II et IV. Dans le droit national, ces dispositions sont transcrites dans le code de l’environnement aux articles L. 411-1, L. 411-2 et R. 411-1 à R. 411-5 et par l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.

Techniquement, l’abattage des loups est une hérésie car elle affaiblie les meutes et force les loups à s’attaquer à des proies plus faciles, comme brebis et agneaux dans des enclos sans surveillance. En conséquence, techniquement l’abattage actuel contribue à l’augmentation du problème. Résultat : les attaques seraient en hausse de 4% entre 2014 et 2015, bien que le nombre de loups soit en baisse.

Financièrement, cette situation n’est possible que parce que les éleveurs sont sous perfusion de subventions, subventions qui leur sont données … au nom de la protection de l’environnement !
Les sommes colossales engagées pour détruire pourraient l’être pour créer. Des aides à la création d’emplois spécifiques permettraient d’augmenter le nombre de berger pour garder les troupeaux, ce qui aurait pour bénéfice un meilleur suivi sanitaire de ces élevages, une meilleure gestion des pâturages et de l’érosion en montagne. 72% des mortalités imputées aux loups ou aux chiens sont issues de troupeaux non protégés.

© Bertrand Bodin
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Statistiquement, deux chiffres permettent de comprendre que les pertes causées par le loup sont non significatives dans le problème global de la baisse de revenu des éleveurs. Le cheptel ovin en France en 2014 était de plus de 7 000 000 de têtes, hors suite au décompte hivernal de 2015, la population de loups en France est estimée à 282 spécimens.

Les deux véritables problèmes qui ont rendu le contexte de l’élevage ovin fort difficile, sont la destruction de l’économie de proximité, défendu par les deux grands partis démagogique anti loup, ainsi que les véritables problèmes sanitaires. En effet, la mondialisation à l’origine de la très forte concurrence de la Nouvelle-Zélande et de la Grande-Bretagne, qui compte 5 fois plus de moutons que nous, engendre une forte baisse du cours de la viande, de plus, la production française baisse inexorablement depuis 20 ans, au point que 60% de notre consommation est importée.

Le volet sanitaire du problème des éleveurs, les maladies. La tremblante, l’agalactie contagieuse, la langue bleue, la brucellose, maladie transmissible à l’homme, qui a occasionné l’abattage de plus de 50 000 moutons en PACA, à une époque où 5000 décès de brebis étaient imputés aux loups et aux chiens errants. (Les chiffres de cette maladie ne sont plus publiés de nos jours). Nous parlons de 700 000 chèvres et moutons envoyés à l’équarrissage chaque année dont 12000 dans les Alpes du Sud uniquement pour cause de maladie. Les pertes causées par le loup ne sont donc pas représentatives des difficultés des éleveurs.

Démocratiquement, la démonstration a été faite lors d’un sondage IFOP réalisé en 2013 pour l’ASPAS qui a prouvé que 76% des Français considèrent que le loup à toute sa place dans nos montagnes.

De plus, un immense rejet, plus que majoritaire, a été exprimé par la population lors de la consultation préalable aux décrets de 2015, créant cette brigade, où 6202 messages on été publiés avec une moyenne de 238 messages par jour. L’Alliance écologiste indépendante rappelle son soutien aux associations de défense du loup et réclame un arrêt immédiat des tirs, ainsi qu’une révision des décrets de 2015.

Une étude globale doit être entreprise, capable de déterminer le réel impact du loup, les véritables solutions en terme d’économie locale et d’emplois spécifiques pour la garde des troupeaux, la réglementation à mettre en place concernant l’obligation de garde des troupeaux et la réelle nécessité de production de viande ovine dans un contexte de larges subventions européennes et de baisse de la consommation de viande suite à la prise de conscience de la population concernant l’alimentation.

Manuel DIETRICH
Co-délégué 06 et PACA pour l’Alliance écologiste indépendante

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Emilie Villeneuve

Sa licence de journalisme en poche, elle s’envole pour la Réunion où elle arpente l’île en tant que journaliste radio au sein de RFO. Une fois revenue en métropole, Emilie se consacre à l’environnement et au bio avec Bioaddict.fr et pige également en tant que journaliste web avec DDMagazine.com. Elle intègre la rédaction de Néoplanète en avril 2011 dont elle est aujourd'hui la rédactrice en chef adjointe du site et de la webradio. Elle fait également partie de l'équipe de "Bougez Vert", émission diffusée sur Ushuaïa TV.