Quelle époque éthique !

La culture du viol reste bien ancrée

Le viol est l’un des crimes les moins signalés : en cause ce que l’on appelle « la culture du viol », de fausses croyances qui justifient ce crime aux yeux des victimes et de la société toute entière.
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Écoutez Yolaine de la Bigne derrière le micro de Sud Radio ! Retrouvez-la chaque matin à 6h10 et 7h22 du lundi au vendredi, dans « Quelle époque éthique », une chronique à télécharger :

Version audio :

Version écrite, collaboration Nathalie Cayzac :

Une note de l’Observatoire nationale de la délinquance et des réponses pénales publiée le 8 février révèle une situation terrible : le viol est l’un des crimes les moins signalés à la police et à la gendarmerie

On le dit depuis longtemps et ça n’évolue pas ! 1 victime de viol sur 5 n’en a jamais parlé, seules 13% des victimes ont déposé plainte. Pire : 31% considèrent que « les faits ne sont pas graves ». Une situation que l’on appelle « la culture du viol » c’est à dire une série de croyances généralement fausses qui permettent de nier voire de justifier l’agression sexuelle. L’Association de la mémoire traumatique et victimologie a commandé une enquête IPSOS reprise par 20 minutes qui montre que 40% des Français considèrent que le violeur n’est pas totalement responsable si la victime avait une attitude provocante.

Du coup, on comprend que les victimes n’osent pas en parler ! Mais ce n’est pas une spécialité française !

On pourrait croire que les Français sont un peu évolués sur le sujet, loin s’en faut ! La maire adjointe du Mans, Marlène Schiappa, auteur d’un essai sur le sujet expliquait dans Libération : « Nous sommes dans un pays où l’on considère le harcèlement de rue comme une galanterie à la française, où les hommes considèrent le corps des femmes comme un bien dont ils peuvent disposer à leur gré et où les femmes elles-mêmes considèrent souvent que c’est leur faute car elles l’avaient bien cherché ou qu’elles n’ont pas assez protesté ». Cela concerne donc toute femme jolie qui sympathise avec un homme et qui à la fin de la soirée se laisse embrasser parce qu’elle est séduite, si ça dégénère et qu’elle ne veut pas coucher avec lui, elle sera une garce qui a tout fait pour exciter ce pauvre homme esclave de ses désirs sexuels. C’est une allumeuse qui n’a obtenu que ce qu’elle mérite ! On est donc halluciné d’être obligé de rappeler que tout acte sexuel doit être fait avec le consentement des deux parties. Si l’une des deux ne veut pas, c’est un viol et un viol c’est un crime, point barre. Il serait temps, en 2017, qu’une notion aussi évidente soit bien comprise par tout le monde, sexe alors !

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