Quelle époque éthique !

Interdire les films aux moins de 16 ans ou 18 ans ?

La ministre de la culture, Audrey Azoulay, a décidé d’assouplir le régime de classification des films et doit signer, ces jours-ci, un décret relatif aux critères d’interdiction aux mineurs.

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Écoutez Yolaine de la Bigne derrière le micro de Sud Radio ! Retrouvez-la chaque matin à 6h10 et 7h22 du lundi au vendredi, dans « Quelle époque éthique », une chronique à télécharger :

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Version écrite, collaboration Nathalie Cayzac :

Le décret actuel interdit aux moins de 18 ans les films « comportant des scènes de sexe non simulées ou de très grande violence ». Quand le ministère passe outre en abaissant l’âge de cette interdiction aux moins de 16 ans, il risque d’être désavoué par la justice quand des associations portent plaintes, comme par exemple quand elle a relevé les visas de moins de 16 ans à moins de 18 ans pour « Love » de Gaspard Noé ou « La vie d’Adèle » de Abdellatif Khechiche. Mais le nouveau décret veut mettre fin à le notion de « sexe non simulé » sur les recommandations du rapport de Jean-François Mary, le président de la commission de classification des films, qui explique que : « le critère de la non simulation a perdu son intérêt. Une scène peut être tout à fait explicite à l’écran tout en ayant été simulée lors du tournage ».

Cela veut dire qu’au cinéma on autorisera plus de sexe et de violence pour les jeunes de 16 à 18 ans ?

Comme le préconise ce rapport, « l’interdiction aux moins de 18 ans sera réservée aux œuvres comportant des scènes de sexe ou de violence de nature à heurter gravement la sensibilité des mineurs ». Du coup, les choses seront moins automatiques et plus laissées à l’appréciation de la commission de classification et du juge s’il y a contestation. Ce n’est pas forcément un mal : l’interdiction aux moins de 18 ans n’a rien à voir avec la classification X des films pornos ou ultra-violents.

Mais cela a une incidence sur la diffusion et la carrière commerciale d’un film.

Forcément, l’interdiction aux moins de 18 ans réduit le nombre de spectateurs d’un film dans les salles, lui ferme les grands circuits tels qu’UGC ou Pathé ainsi que la diffusion sur les chaines de télévision gratuites et certaines plateformes de vidéo à la demande. Donc personne n’est dupe, ce nouveau décret veut donner un coup de pouce au cinéma, en espérant que ce ne soit pas nos ados qui en paient le prix.

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