Selon CIWF, l’utilisation des antibiotiques en médecine vétérinaire n’a pas diminué de manière significative ; des milliers d’animaux reçoivent des traitements préventifs… avec évidemment des conséquences sur la viande que nous consommons.
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« Les antibiotiques, c’est pas automatique », tout le monde le sait. Cette campagne du gouvernement a permis de réduire l’usage des antibiotiques. Le pari est gagné ?
Hélas non ! L’utilisation des antibiotiques en médecine vétérinaire est 2 fois plus importante qu’en médecine humaine selon l’association CIWF. Quelquefois avec raison, pour soigner des maladies mais on continue de donner systématiquement des antibiotiques, en particulier aux lapins, cochons et poulet, pour compenser leurs terribles conditions de vie en intensif et éviter les maladies. Résultat : des milliers d’animaux reçoivent des traitements antibiotiques de manière préventive quotidiennement. Avec des conséquences que les éleveurs n’ont pas l’air de mesurer.
Car ces antibiotiques se retrouvent dans la viande que nous mangeons
Exactement. Cet usage massif des antibiotiques contribue au développement de l’antibio-résistance, nous avertit CIWF. Or les prévisions sont alarmantes : d’ici à 2050, la résistance aux antibiotiques pourra tuer une personne toutes les 3 secondes. Aujourd’hui, la résistance aux antibiotiques des salmonelles isolées d’animaux, de produits animaux ou de leur environnement est surveillée par l’EFSA (Agence européenne pour la sécurité alimentaire). Des programmes de surveillance existent dans les abattoirs sous le contrôle de la DGAL, la direction Générale de l’Alimentation. Et les produits animaux importés de pays tiers sont soumis à des contrôles vétérinaires microbiologiques à leur entrée sur le territoire national. Il n’empêche, l’absence d’informatisation centralisée des prescriptions d’antibiotiques pose problème. Certes, Un Comité national de coordination pour un usage raisonné du médicament vétérinaire a été mis en place afin de responsabiliser tous les acteurs (éleveurs, vétérinaires, pharmaciens, laboratoires, grand public). Très bien, sauf que tous ces efforts suffisent-ils demande le CIWF avec sa dernière campagne de sensibilisation ? Personne ne connaît vraiment la réponse.