Le ministère de la Santé demandera aux industriels d’apposer le code couleurs Nutri-score sur les produits alimentaires commercialisés en France afin de mieux afficher les taux de sucre et de graisses. Pourtant, ce nouvel étiquetage n’est pas obligatoire, règlementation européenne oblige. Un nouveau combat à venir pour les consommateurs.
Écoutez Yolaine de la Bigne derrière le micro de Sud Radio ! Retrouvez-la chaque matin à 6h10 et 7h22 du lundi au vendredi, dans « Quelle époque éthique », une chronique à télécharger :
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Version écrite, collaboration Nathalie Cayzac :
La ministre de la santé Marisol Touraine a annoncé récemment avoir enfin choisi l’étiquetage nutritionnel des produits alimentaires, choix qui sera fixé par arrêté en avril prochain.
C’est finalement le Nutri-score après une étude de 10 semaines dans 60 magasins. On y a testé 4 systèmes : les 2 proposés par l’industrie agro-alimentaire et la grande distribution, celui en usage chez nos voisins d’outre-manche et enfin ce Nutri-score, proposé par l’équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (EREN) rattachée à l’Inserm et l’INRA.
Le Nutri-score c’est cette échelle de 5 couleurs allant du vert au rouge
Des couleurs qui prennent en compte 4 paramètres : l’apport en calories, la teneur en sucre, en graisses saturées et en sel. Le but : nous informer de façon claire quand on fait nos courses pour ne pas passer des heures à scruter les étiquettes. Ce feuilleton de l’étiquetage nutritionnel dure depuis des années. Dès janvier 2014, l’équipe de l’EREN préconisait un logo facile à comprendre pour les consommateurs mais les industriels ont freiné des 4 fers, et depuis l’affaire a connu nombre de rebondissements et de critiques : conflits d’intérêt dans le comité scientifique, présence d’industriels dans le comité de pilotage, mise en place dans les magasins jugée insuffisante. Quoi qu’il en soit, il fallait trancher et c’est le Nutri-score qui a gagné. Rappelons que ce logo a de lourdes tâches devant lui, notamment de freiner l’obésité qui progresse et touche aujourd’hui 17% des Français. Il s’agit donc de nous inciter à écarter les produits riches en gras, en sel et en sucre.
Sauf que cet étiquetage n’est pas obligatoire, règlementation européenne oblige
L’UE ne prévoit qu’une application volontaire de ces étiquettes, c’est donc encore à nous, les consommateurs, de faire pression sur les industriels et ce n’est pas gagné : 6 groupes ont annoncé début mars la mise en place de leur propre logo… Coca Cola, Mars, Mondelez, Nestlé, Pepsi CO et Unilever, étonnant ce sont ceux qui vendent des produits particulièrement riches en graisses et en sucres ! Vous reprendrez bien un petit gâteau plein de sucre ?