Pour électriser la foule ce week-end à Bercy, le kart électrique STX, modèle unique pour tous les pilotes, a animé la 1ère édition des ERDF Masters Kart. Avec ces deux packs de batteries électriques et un moteur de type courant continu, l’engin mécanique a dévoilé ses atouts sur la piste.
« C’est un vrai châssis de compétition, il y a de la puissance, du couple, du « grip », détaille de manière enthousiaste le pilote automobile Sébastien Bourdais. Dans les coursives du « chaudron magique », Philippe Streiff, ancien coureur de F1 et organisateur de l’événement ERDF Masters Kart, savoure l’événement. Devenu paraplégique à la suite d’un accident de F1 en 1989, ce conseiller auprès de la Déléguée interministérielle de la Sécurité routière ne cesse d’insister sur les qualités et la fiabilité du kart électrique : « On a gommé deux inconvénients liés aux kart thermiques : l’odeur et le bruit ». Avant de poursuivre : « L’usage du kart électrique permet de ne pas avoir la fumée à gérer dans la salle et surtout de permettre au public de ne pas respirer de gaz en étant noyé dans la fumée ». Une vraie bonne nouvelle en tribunes !
« Une meilleure tenue de route »
Pour séduire le public, 20 pilotes « stars » participent à cette course d’exhibition, dont Romain Grosjean, futur pilote de Formule 1 et déjà présent au trophée Andros électrique l’année dernière. Pour tous, les premières impressions mêlent amusement et curiosité. Mais une fois installés dans le kart à propulsion électrique, les coureurs vont plus loin dans leur analyse. « Le kart est bien équilibré car le poids est très centré par rapport à un châssis conventionnel », indique Sébastien Bourdais. Et Franck Montagny d’ajouter : « Ce kart nous évite d’être sur deux roues comme avec les thermiques, il a une meilleure tenue de route ». Les batteries positionnées dans les pontons latéraux du kart, à gauche et à droite du pilote, se révèlent malgré leur poids (17 kilos chacune) un excellent élément de stabilité.
Une batterie à haute densité électrique
Le kart électrique STX, conçu par Sodikart, société basée à Nantes et premier fabricant mondial de karting, n’est pas né de la dernière pluie. Cela fait deux ans que l’entreprise nantaise et Drive Motion, bureau d’études, travaillent sur ce projet. Afin de favoriser une performance constante, ils s’appuient sur une technologie de batterie « NCM » (nickel, cobalt et manganèse) favorisant un temps de recharge équivalent à trente minutes et une autonomie de course d’environ 15 minutes. Ce système de batterie est entièrement géré via un système de contrôle électronique. D’autre part, le moteur du kart électrique d’une capacité de moins de 30 cv permet de fournir des accélérations plus franches, notamment au départ ou à la sortie des virages.
Une vitesse de pointe de 100 km/h
Quand on teste le kart électrique STX, on a vraiment l’impression d’essayer un kart de loisirs. Il n’y a pas de vitesses, juste deux pédales, celle de gauche pour freiner et celle de droite pour appuyer sur l’accélération. Si la puissance des karts est limitée lors de mon essai, les sensations sont là. Ce kart électrique offre une conduite très souple. Dès le premier tour, la leçon est retenue : il faut chatouiller la pédale de frein, ne pas trop frotter avec les pneus et profiter de l’accélération fulgurante du kart en sortie de virage. Quant aux batteries, elles apportent réellement plus d’équilibre et rassurent lors de la conduite. Enfin, l’absence de bruit ne diminue pas le plaisir. Bien au contraire, il rend le pilotage moins agressif et plus serein, évitant « des sonorités parfois désagréables à écouter » dixit Bourdais sans que la vitesse disparaisse des radars, le kart électrique pouvant aller jusqu’à 100 km/h. Enfin, l’environnement est idéal pour ce type d’engin, celui-ci est bien adapté à la configuration du tracé où les lignes droites ne sont pas très longues, avec chicanes et virages serrés.
A l’heure de l’Autolib, le kart électrique a donc réussi ses débuts. Devant 17 000 spectateurs samedi et dimanche derniers, il a montré qu’il pouvait contribuer à son échelon à préparer la voiture de l’avenir.