En pleine crise climatique, notre pauvre Terre est un juteux business qui aggrave son état de santé… et celui de ses occupants. Alors qu’il faut nourrir 7 milliards d’hommes, elle n’est plus seule nourricière, l’industrie et les sciences l’épaulent pour produire plus. Un bouleversement radical qui se lit sur son visage et à découvrir d’urgence dans 6 Mois. Voici un aperçu de ce que propose la superbe revue de photojournalisme à travers deux terribles clichés, à donner des sueurs froides.
Les villages du nord de l’Argentine, troisième producteur mondiale de soja, comptent un nombre anormalement élevé d’enfants malformés comme Sebastian, 14 ans, qui sur cette photo se trouve dans les bras de sa tante. Il souffre d’hydrocéphalie et d’une myéloméningocèle. Il vit chez avec son grand-père, ses oncles et son cousin, entouré de cultures traitées par du glyphosate et du méthamidophos, des produits chimiques à base de phosphore interdits par la convention de Stockholm.
Les habitants de Napenay sont constamment en contact avec les produits déversés par les avions et les machines de pulvérisation qui ne respectent pas la législation en vigueur mais qui, pourtant, agissent avec le consentement des autorités. Le photographe Akvaro Ybarra Zavala a enquêté durant deux ans avec la journaliste Silvina Heguy auprès des victimes sacrifiées et dans l’industrie. Plongez avec eux dans la fièvre du soja et le business honteux de Monsanto.
Le photographe américain George Steinmetz s’est introduit dans d’immenses abattoirs et sur des sites industriels de production alimentaire. Au Brésil, les ouvriers portent des combinaisons de cosmonautes comme on peut voir sur ce cliché pris au sein de Seara Chicken, situé à Sidrolandia et racheté par une entreprise d’emballage de viande. Environ 65% de sa production est exportée en Russie, en Chine et en Europe. L’usine exécute chaque jour 170 000 poulets, ce qui fait un total de 3 millions par mois, car l’abattoir tourne 24h sur 24 !
Toutes les cuisses de poulets sont envoyées au Japon, les ailes vont quant à elles en Chine, les pattes partent pour l’Afrique et les blancs de poulet vont en Europe. La tête, les os et les organes sont broyés pour en faire de la nourriture pour animaux. Au Brésil, on mange le cœur du poulet. L’usine emploie 650 personnes dont 350 sont chargées du tri et du découpage de ces pauvres bêtes. A Sorriso, toujours au Brésil, se sont 980 porcs qui sont livrés à l’abattoir par jour par un élevage (et il faut voir lequel !) du groupe Lucion. Les organes internes sont destinés à la Chine, les côtes et les membres en Russie et en Ukraine. Une petite faim ?
Ne manquez pas également les clichés effarants pris en Chine, au Japon, aux Etats-Unis… qui montrent, non pas un film de science fiction, mais une alimentation (y compris la salade !) devenu un véritable et écœurant produit industriel mondialisé.
Prix 25,50 euros
Nombres de pages : 304