Allain Bougrain Dubourg, le Président de la Ligue de Protection pour les Oiseaux, s’est rendu samedi dernier dans les Landes pour savoir si le Bruant ortolan était toujours chassé. Sans surprise, la LPO a découvert des pièges au delà de la zone de braconnage et en a immédiatement informé les autorités locales qui se saisiront du matériel dans les plus brefs délais. Fort heureusement, les oiseaux piégés ont tous été libérés.
Le Bruant ortolan est un oiseau menacé. Sa chasse est interdite depuis 1999. Pourtant, à chaque saison, entre août et septembre, c’est 30.000 à 50.000 ortolans qui sont capturés et parfois vendus. « C’est dix fois plus que la population totale de l’espèce en Allemagne, Hollande et Belgique réunies », précise le président de l’ASPAS, Pierre Athanaze sur « le Monde.fr ». Celui qui dénonce parallèlement les dessous de la chasse sur notre site, rapporte un« pacte de tolérance entre la fédération des chasseurs des Landes et les autorités françaises ». Très prisé par les gastronomes du Sud-Ouest, ce petit passereau se fait piéger durant son transit vers l’Afrique. Une fois capturé et engraissé, il peut se vendre jusqu’à 150€.
Pourtant, il y a deux ans, le Président François Hollande et ses deux Ministres de l’Écologie, Delphine Batho et Philippe Martin, avaient promis d’améliorer la protection de l’espèce. Face aux menaces de la Commission Européenne ils s’étaient même engagés a donné des « instructions écrites aux chasseurs« . Ce qui n’a pas empêché l’Europe de déposer plainte quelques jours plus tard contre la France. C’est la troisième fois en 25 ans que l’hexagone est épinglé sur le sujet. D’ailleurs en découvrant plusieurs sites de captures près de Dax et d’Hagetmau (40), Allain Bougrain Dubourg a également porté plainte à la gendarmerie. Estimant que ces pièges étaient dangereux pour le Bruant mais aussi pour les naturalistes qui traversent fréquemment ces zones. Le problème a été pris au sérieux par les gendarmes qui ont affirmé qu’ils saisiraient les installations. C’est un grand pas pour les associations de sauvegarde animal qui espèrent qu’à force de plaintes, la Commission finisse par obliger la France à protéger cette espèce gravement menacée dans toute l’Europe occidentale.
Alors comme le disait si bien Pierre Perret : « Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux » !