Huile de palme : malaise en Malaisie

Oil palm plantationDéforestation, nutrition, droits sociaux, fonciers, espèces protégées… rien de nouveau sous le soleil tropical, l’huile de palme pose questions. Néoplanète s’est rendu en Malaisie, à la rencontre des producteurs, des ONG et des autorités malaisiennes. A lire dans le nouveau Néoplanète n°37.

En France, les propositions de taxer l’huile de palme par un député PS et les déclarations du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, sur le sujet, ont provoqué une onde de choc jusqu’en Malaisie, premier exportateur et deuxième producteur de l’huile controversée. Effet d’annonce ou volonté de faire bouger les lignes sous la pression des écologistes et des consommateurs ? A l’autre bout du monde, les autorités malaisiennes ne prennent pas ces déclarations à la légère, craignant une contamination à l’échelle de l’Union européenne. D’autant que le bashing (dénigrement) s’étend désormais aux fabricants (Jacquet, Findus…) et à la grande distribution (Système U) qui communiquent à tout va sur le produit, ou plutôt sur son absence. Et tous les industriels de l’alimentaire ont annoncé leur intention de durcir le label environnemental RSPO pour l’huile de palme responsable. Une huile végétale qui offre pourtant tous les arguments pour plaire aux mêmes industriels, entre son rendement à l’hectare, ses faibles coûts de production, sa durée de conservation… mais résonne autrement aux oreilles des consommateurs : acides gras saturés, cholestérol, obésité… Mais, d’un point de vue nutritionnel, les scientifiques se divisent sur le sujet. Certains veulent dédiaboliser le produit qui, selon eux, ne présente pas plus de risque pour la santé que d’autres huiles ou graisses animales, à condition de varier son alimentation et d’en consommer avec modération. «L’huile de palme ne constitue que 4% des huiles qu’on ingère, ce qui ne constitue aucun danger pour la santé», affirme Jean-paul Jamet, agronome et participant à une table ronde sur le sujet. Un avis partagé par Guy-André Pelouze, chirurgien cardiovasculaire, initiateur de ce colloque entre scientifiques (Le Parisien 5/11).

A Teluk Intan, à deux heures de route de Kuala Lumpur, United Plantations, propriété du Danois Carl Bek-Nielsen, pourrait offrir une réponse idéale à la controverse sociale. Allées impeccables aux bordures fleuries, palmiers à perte de vue pour 165 000 tonnes d’huile produite sur la totalité de ses plantations, soit 40000 hectares et 300 millions de dollars de chiffre d’affaires par an. Le site de Teluk Intan regroupe 6000 salariés, 525 km de rails, sept mosquées, des églises, des temples, des installations sportives, un hôpital, des écoles et même une maison de retraite. Ici, le salaire moyen est comparable à celui de la Malaisie, soit 900 ringgits par mois, environ 200 euros, mais les ouvriers, essentiellement des migrants d’origine indonésienne, bénéficient d’un logement,de l’électricité, de l’eau, d’un accès gratuit à l’école et aux dispositifs de santé.

Lisez vite la suite du reportage page 2 !

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Jean-Michel Véry

Guitariste, compositeur, après dix ans de bons et loyaux services auprès de musiciens comme Andy Chase, Laszlo de Trèbes ou Vivien Savage, il débranche pour le journalisme et collabore avec L’Optimum, Le Figaro, Politis… Un père anglais et une mère égyptienne, aux ascendances touaregs, lui confèrent génétiquement le goût du voyage. Il signe régulièrement la rubrique « tourisme » pour Néoplanète.