La COP22 (Conférence des Nations-Unies sur le climat) qui se déroulera en novembre prochain à Marrakech sera africaine mais elle devra d’abord concrétiser les engagements de la COP21 à Paris en décembre 2015, selon la ministre déléguée chargée de l’Environnement du Maroc, « envoyée spéciale pour la mobilisation », Hakima El Haïté.

De passage à Paris il y a quelques jours, la ministre a estimé qu’il allait falloir « rendre opérationnels les différents aspects de l’accord de Paris » qui a « restauré la confiance qui avait disparu » des négociations internationales sur le changement climatique. Une COP à Marrakech, c’est aussi à ses yeux l’occasion pour les pays africains et en développement de mieux faire entendre leur voix, par exemple sur des sujets cruciaux comme la sécurité alimentaire.

Parmi les priorités du Maroc et toujours dans la foulée de la COP21, on trouve bien sûr la feuille de route pré-2020 (date à laquelle l’accord de Paris entrera en vigueur) qui impose des actions sans délai pour limiter le réchauffement à 1,5°C et même 2°C. Or les engagements actuels des pays ne permettent pas d’atteindre cet objectif. Chaque État devra donc présenter une « feuille de route pré 2020 » précisant les actions qu’ils comptent mener ces toutes prochaines années en fonction de leurs engagements.
Autre grand enjeu, le financement des politiques d’adaptation et d’atténuation du changement climatique avec éventuellement un nouveau fonds uniquement destiné aux pays les plus vulnérables afin de contourner le Fonds vert (100 milliards de dollars par an à partir de 2020) censé aider tout le monde y compris les grands pays émergents.
Les prix du carbone, les mécanismes d’échange carbone et les transferts de technologies pour les énergies renouvelables, solaire en particulier, seront à l’ordre du jour pour aider notamment les pays africains à s’équiper. Hakima el Haïté veut aussi impliquer davantage les grandes entreprises des pays du Sud et installer une plateforme sur la finance climatique pour que les banques rencontrent les porteurs de projet.
Enfin, en amont de la COP22, un « Sommet des femmes et du climat » se tiendra à Rabat les 30 septembre et 1er octobre 2016… pour que les idées exprimées par les femmes – qui sont les premières victimes du changement climatique – puissent être proposées à la COP22, dont les débats sont menés très majoritairement par des hommes.
La COP22 sera la troisième conférence climat de l’ONU en Afrique, après Durban en 2011 et Marrakech, déjà, en 2001.